Après les succès d’affluence et médiatiques remportés par le restaurant Ze Kitchen Galerie, qui lui ont valu le Prix Cuisinier de l’année décerné par le Gault Millau 2010, William Ledeuil a agrandi son entreprise. Dans la même rue, à une centaine de mètres de la maison mère, il a monté ce deuxième bistrot, un peu plus populaire, tant sur le plan du décor que du prix, basé sur la même philosophie. Un restaurant urbain, informel, cosmopolite, fréquenté par un public très varié, soucieux de savourer une cuisine créative exquise d’une structure française fortement orientalisée à bon prix – vraiment très bon marché. Personnalité, symbiose de cultures et exotisme gustatif garantis.
La carte, très réduite, est tout à fait différente de celle de l’autre restaurant. L’assortiment d’apéritifs est pratiquement obligatoire. Une proposition de 4, 5 et 6 petits plats à 16, 19 et 22 €. La croquette de morue, farcie comme un beignet, sans béchamel, déposée sur une sauce au goût de wasabi prononcé, est franchement formidable. La pince de crabe royal avec sauce au citron Meyer et petits radis s’avère immaculée. L’huître proposée avec un granité rafraîchissant et vivifiant à l’aneth est réellement exultante. La bouchée de terrine de foie gras avec soja poêlé et microvégétaux est pour sa part irréprochable. Et que dire du ravioli élaboré à base de pâte de riz farci de légumes proposé avec un superbe consommé de champignons dans lequel nagent des petits dés de shitake et de végétaux...
Deux plats principaux sont d’une grandeur véritablement considérable : la sole rôtie, rehaussée d’une alléchante sauce « vierge » rafraîchie avec du pamplemousse (un équilibre époustouflant) servie en compagnie de navet, courgette et chou chinois, entre autres : on ne peut plus naturelle, plus complexe et plus audacieuse. Et le pigeonneau rôti avec saucisse de porc et légumes, tiges de bettes, salsifis, ail tendre, purée de myrtilles et gingembre, qui dévoile une fois de plus le savoir-faire culinaire qui se cache derrière chaque plat ainsi que le raffinement palatal et esthétique que recèle chaque recette.
Les desserts ne sont pas moins élaborés et gratifiants, comme la remarquable banane caramélisée proposée avec un sorbet à l’ananas et au yuzu, ou le cappuccino de Gianduja avec sorbet à la poire et émulsion de vanille et noix de coco.
Le restaurant affiche toujours complet. Réservation obligatoire.